Plan de la biographie du cardinal de Richelieu, principal ministre de Louis XIII :
Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu et duc de Fronsac, né le 9 septembre 1585 à Paris et mort le 4 décembre 1642, fut le principal ministre de Louis XIII, roi de France de 1610 à 1643. Il est le fils de François du Plessis, capitaine des gardes d’Henri IV, et de Suzanne de la Porte, fille de François de la Porte, avocat au Parlement de Paris. François du Plessis meurt le 10 juin 1590 d’une fièvre pernicieuse, alors que le jeune Armand-Jean n’a pas encore cinq ans. C’est en guise de remerciement que la famille de Richelieu obtient, en 1584, l’évêché de Luçon, source importante de revenus. En 1594, Armand-Jean entre au Collège de Navarre, situé à Paris, sur l’ancien site de l’Ecole Polytechnique (près du Panthéon). Il y étudie la philosophie. Puis, il suit une formation militaire, car il est tout d’abord destiné à une carrière dans les armes.
En 1605, le frère aîné d’Armand-Jean, Alphonse-Louis, renonce à la charge d’évêque de Luçon puis se retire chez les Chartreux (il sera plus tard archevêque de Lyon, puis cardinal). C’est ainsi qu’Armand-Jean entre dans les Ordres et est nommé évêque de Luçon, en 1606. Ce sera le premier évêque résidant à Luçon depuis 60 ans. Armand-Jean devint donc évêque avant d’atteindre l’âge requis habituellement. Véritable homme de foi, il met en œuvre les réformes prescrites par le Concile de Trente, parmi lesquelles l’obligation, pour les évêques, de résider dans leur diocèse. Par ailleurs, le Concile de Trente donne l’obligation d’ouvrir une école gratuite dans chaque paroisse pour les pauvres. C’est à Pâques 1609, que l’évêque de Luçon fait venir le moine capucin François Leclerc du Tremblay, connu sous le nom de Père Joseph. Ce dernier l’accompagnera durant toute sa vie.
Grâce, notamment, à Denis Bouthillier, secrétaire de la reine, et au cardinal du Perron, Marie de Médicis, reine mère, veuve de Henri IV, nomme l’évêque de Luçon Grand Aumônier auprès d’Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, puis, en 1616, Ministre des affaires étrangères, succédant ainsi à Nicolas IV de Neufville, marquis de Villeroy. A cette époque, le favori de la reine-mère, Concino Concini a une grande influence sur cette dernière et sur les affaires d’Etat. Pour mettre un terme à cette influence jugée néfaste, Louis XIII et le duc de Luynes font assassiner Concino Concini, exilent la reine-mère au château de Blois et écartent, de fait, l’évêque de Luçon du pouvoir. Richelieu profite, en quelque sorte, de cette mise à l’écart (il est exilé à Avignon) pour achever "L’instruction du chrétien", chef d’œuvre de la littérature religieuse qui contient 28 leçons explicatives relatives aux dogmes et à la morale chrétienne. En 1619, la reine-mère s’échappe de Blois, soutenue par la rébellion aristocratique. Le duc de Luynes demande à Richelieu de participer à la réconciliation entre Louis XIII et sa mère, actée par le traité d’Angoulême (avril 1619). Cependant, la reine-mère reprend les armes jusqu’au traité d’Angers, qui marque la seconde réconciliation entre la mère et le fils.
En 1622, Armand-Jean devient cardinal puis est proposé par la reine-mère pour devenir ministre de Louis XIII. En 1624, Richelieu devient ministre de Louis XIII et propose au roi d’affaiblir le pouvoir de la noblesse, d’abaisser la puissance des Habsbourg d’Autriche et de diminuer la puissance du protestantisme en France, pour des raisons politiques et d’Unité Chrétienne.
Durant la guerre de Trente Ans, de 1618 à 1648, Richelieu a combattu la puissance de la famille des Habsbourg, qui, en plus de régner sur l’Autriche, régnaient notamment sur l’Espagne, les Pays-Bas espagnols et sur Milan : la puissance catholique des Habsbourg voulait imposer son autorité sur l’Allemagne, protestante. Ceci aurait eu pour conséquence d’encercler la France, comme ce fut le cas au temps de Charles Quint et de François Ier. Durant la première moitié de la guerre, la France finance les puissances protestantes, ennemies des Habsbourg, que sont la Hollande et la Suède. En 1635, la France entre en guerre contre l’Espagne, guerre qui commença par la défaite de Corbie en 1636. Puis l’armée française s’empare de l’Alsace et de l’Artois (1640) et du Roussillon (1642). Après la mort de Richelieu, le pré carré continue de s’agrandir grâce aux victoires de Rocroi (1643, dont le succès est en grande partie dû au talentueux Louis II de Bourbon-Condé), de Fribourg-en-Brisgau (1644), Nördlingen (1645) et Lens (1648). Durant cette guerre, Richelieu donna à la France les moyens de se doter d’une marine puissante, capable de rivaliser avec les meilleures puissances navales. Dans le même temps, Richelieu développa l’empire français en occupant, notamment la Guyane, Saint-Domingue, puis, par le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1642, rendit le Québec, préalablement sous l’autorité de l’Angleterre, à la France.
Le 10 septembre 1627, Richelieu entreprend le siège de la Rochelle, aux mains des protestants qui, depuis l’Edit de Nantes de 1598 (signé par Henri IV), forment un Etat dans l’Etat. La Rochelle est la capitale du protestantisme en France, dirigée par son maire, le célèbre huguenot Jean Guiton. Malgré les stratégies employées par Richelieu (blocage des ravitaillements par terre puis par mer, avec la construction d’une digue, etc.), la ville de la Rochelle, soutenue par l’Angleterre, résista au siège durant plus d’un an, jusqu’au 28 octobre 1628 précisément. L’autonomie politique et militaire des protestants en France prend fin avec la capitulation de ville ; la liberté du culte protestant est confirmée par la paix d’Alais (ou paix d’Alès).
Le fait de s’allier aux Protestants (notamment pendant la guerre de Trente Ans) pour faire face aux Catholiques de la maison d’Autriche n’est pas accepté par Marie de Médicis, qui demande au roi, lors de la journée des dupes (10-11 novembre 1630), de renvoyer le cardinal de Richelieu. Louis XIII renouvelle sa confiance à Richelieu, envoie en exil sa mère et supprime l’opposition dans la noblesse, ainsi affaiblie (le pouvoir royal est renforcé d’autant) : le chancelier Michel de Marillac, Gaston d’Orléans son frère, le maréchal de Bassompierre, le duc de Guise s’exilent ou sont emprisonnés.
Richelieu doit également faire face à la rébellion de la noblesse, dont il veut réduire la puissance. Pour cela, il fait notamment raser les châteaux forts considérés comme inutiles à la défense de la France, supprime des charges non indispensables que les grands seigneurs exercent (avec d’importants profits), interdit les duels (il fit d’ailleurs exécuter son cousin François de Rosmadec et François de Montmorency-Bouteville qui ont tué en duel le marquis de Bussy d’Amboise). La mise au pas de la noblesse a pour conséquence l’organisation de conspirations visant à éliminer le cardinal. Les plus célèbres sont la conspiration du comte de Chalais en 1626 et la conspiration de Cinq-Mars en 1642.