Charles Ier de Habsbourg-Lorraine, dernier empereur d'Autriche, est né le 17 août 1887 au château de Persenbeug et mort le 1er avril 1922 à Madère. Charles fut empereur d'Autriche et roi apostolique de Hongrie sous le nom de Charles IV du 22 novembre 1916 au 12 novembre 1918. C'est le fils aîné d'Otto de Habsbourg-Lorraine, mort en 1906, et de Marie-Josèphe de Saxe. Otto est le neveu de François-Joseph, empereur d'Autriche de 1848 à 1816.
Rien ne destinait, a priori, Charles Ier à devenir empereur d'Autriche. En effet, il a fallu un ensemble d'événements tragiques dans la famille impériale d'Autriche pour que Charles devienne héritier du Trône.
En 1858, François-Joseph et Elisabeth d'Autriche, plus connue sous le nom de Sissi, eurent leur unique fils, Rodolphe ; celui-ci est retrouvé mort, en 1889, à Mayerling. A cette date, c'est donc le frère de l'empereur François-Joseph, Charles-Louis, qui est héritier. Charles-Louis meurt en 1896. Hormis Maximilien, mort en 1867, François-Joseph n'a pas d'autres frères. C'est donc le fils de Charles-Louis, François-Ferdinand, qui est désigné héritier ; le 28 juin 1914, l'archiduc héritier François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo (cet événement fait d'ailleurs partie des éléments déclencheurs de la Première Guerre mondiale). Conséquence de son mariage morganatique avec Sophie Chotek, les enfants de François-Ferdinand sont écartés de la succession au trône d'Autriche. Otto, le frère de François-Ferdinand, étant mort en 1906, c'est son fils, Charles, qui devient archiduc héritier.
Charles, qui parle couramment l'allemand, le hongrois, le tchèque et le serbo-croate, épouse, le 21 octobre 1911 à Schwarzen en Autriche, Zita de Bourbon-Parme. Elle est la fille de Robert de Bourbon, duc de Parme, et d'Antonia de Bragance.
Suite à l'assassinat de François-Ferdinand le 28 juin 1914 par un nationaliste serbe, l'Autriche adresse un ultimatum comportant dix requêtes à la Serbie puis déclare la guerre. Le 16 août 1914, Charles quitte Vienne pour le front, en tant que colonel. Tout d'abord, il est chargé par l'empereur de rendre compte de la situation sur le front. Puis, il monte très rapidement en grade. Voici le détail : il est nommé général de brigade et contre-amiral en juillet 1915, puis général de division et vice-amiral le 12 mars 1916, puis général de corps d'armée et amiral le 1er juillet 1916 et enfin général d'armée et grand-amiral le 1er novembre 1916. Le 22 novembre de la même année, il devient empereur et donc chef des armées. Tout au long de la guerre, Charles prend soin de ne pas exposer ses armées à de lourdes pertes si la bataille n'est pas indispensable. Le 9 octobre 1916, Charles représente, au sommet de Pless, l'empereur. Ce sommet, auquel participent Guillaume II, Hindenburg et Ludendorff, qui avait pour but de proposer une démarche de paix conjointe à l'Entente, s'est soldé par un échec. En effet, les Allemands, trop belliqueux pour l'heure, n'étaient pas prêts à conclure une paix. Au contraire, ils optèrent pour une "guerre sous-marine à outrance", stratégie responsable de l'entrée en guerre des Etats Unis, le 6 avril 1917.
Devenu empereur, Charles change les ministres et les personnes à la tête de l'armée pour mener à bien son programme : mettre un terme à la guerre et améliorer la vie quotidienne de ses sujets. Il charge en particulier Ottokar Czernin, qui milita pour la paix, des Affaires Etrangères. Suite à l'échec des discussions avec l'Allemagne, Charles fait des propositions secrètes à l'Entente, pour obtenir, le plus rapidement possible, une "paix honorable". La communication entre la France, la Grande-Bretagne, l'Italie d'une part, et l'Autriche d'autre part, se fait par l'intermédiaire des frères de Zita, les devenus célèbres Xavier et Sixte de Bourbon-Parme. Le comte Tamas Erdödy joue le rôle d'émissaire auprès de Charles. Cette tentative de paix est également connue sous le nom de l'Affaire Sixte. Contrairement au Premier Ministre britannique David Lloyd George, il semblerait que le Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères français, Alexandre Ribot, n'ait pas accordé suffisamment de sérieux aux propositions de Charles Ier pour qu'une paix puisse aboutir. Charles Ier se tourne également vers le pape Benoît XV pour unifier les pays belliqueux, catholiques, dans la paix : en vain.
En octobre 1918, la Tchécoslovaquie proclame son indépendance et la révolution éclate en Hongrie. Le 3 novembre 1918, l'Autriche-Hongrie signe l'armistice de la guerre dont Charles a hérité en montant sur le Trône. Le 11 novembre 1918, le jour même de l'armistice entre l'Allemagne et les Alliés, Charles Ier est contraint de renoncer à exercer le pouvoir, sans abdiquer. La famille impériale s'installe au château d'Eckartsau, près de Vienne, puis, contrainte à l'exil, elle se réfugiera en Suisse : d'abord chez la duchesse de Parme à Wartegg, puis dans la villa Prangins, sur les bords du lac Léman. Ayant gardé des relations avec les anciens diplomates d'Autriche-Hongrie, Charles prépare son retour au pouvoir. Il fait deux tentatives, vaines, de retour au pouvoir en Hongrie : la première vers Pâques 1921, la seconde, le 20 octobre de la même année. Par la suite, les Alliés condamnent Charles et Zita à l'exil sur l'île de Madère, appartenant au Portugal. Charles y meurt, dans une relative pauvreté, le 1er avril 1922. Le dernier mot que le dernier empereur d'Autriche prononça fut "Jésus". En 1949, le procès en béatification s'ouvre. Le 3 octobre 2004, Jean-Paul II béatifie Charles Ier à Rome. Sa femme, Zita de Bourbon-Parme, est décédée le 14 mars 1989.
Le 21 octobre 1911, Charles épouse la princesse Zita de Bourbon-Parme, fille de Robert de Bourbon, duc de Parme, et d'Antonia de Bragance. Ils eurent huit enfants :